Naissance en direct

Saludos Amigos ( - Walt Disney 1942)

   Les modes de narration sont appliqués d'après un travail de terrain et des essais de dessin comme preuves. La voix-off est utilisée pour commenter, introduire et dialoguer avec l'action. C'est globalement un carnet de voyage récapitulatif déployée en quatre récits indépendants.

Au-delà des objectifs pédagogiques ou de propagande - tourisme en prises de vues réelles d'une manière faussement respectueuse qui nourrit pourtant à la fois la transformation de ces populations en personnages pittoresques près pour leur équivelence en cartoon et vecteurs d'un enseignement a minima pour gosses américains sevrés de contact avec des cultures étrangères. (paysages, artisans au travail cela sert une parodie et démarrage à partir d'une carte de l'Amérique du sud. Les artisans du film sont vus en train de la fabriquer ou plutôt le fait qu'ils soient filmés déclenche le dessin animé. 

Ce déclenchement est d'abord l'objet d'un déchaînement parodique, une poussée en avant du folklore vers l'extrême satirique autour de Donald en touriste fou, hyper-actif. La facture propre compte moins que cette hyper-activité du personnage qui embrasse trop ce qu'il veut voir et vivre avant que son voyage ne vire à la catastrophe. Le personnage fait l'effet d'un syphon bouché, d'un sytème d'aspiration qui ne remplit plus sa fonction et se voit obligé de recracher ce qu'il voit et ce qu'il vit.

Une inspiration libre gouverne l'ensemble. L'improvisation est suggérée mais le plus frappant est le caractère fantaisiste que le film cherche à donner à la géographie dans le deuxième sketch sur le petit navion. Le déroulement de cette fable édifiante autour du courage et de la destinée familiale. L'animation sur fonds soignés semble directement provenir des croquis des animateurs présentés en prises de vues réelles.

Le sketch de Goofy-gaucho est bâti sur le mode "s'amuser tout en apprenant" à partir de cartes géographiques et de jeux sur les déplacements incongrus et les vitesses de déroulement du film lui-même. Tout dit d'aller en Argentine: parfums de barbecue, musique agréable, proximité entre la culture des cow-boys et celle des gauchos. Les couleurs chaudes de livres illustrés Disney répètent la familiarité de tout ce qui est représenté.

Le quatrième sketch tient de l'improvisation visuelle sur Rio à partir de son paysage et de sa musique. Le film est vraiment "vu en train de se faire" avec le retour de Donald en touriste. Le pinceau simulé représente le mécanisme du dessin animé. La forme criarde se calque sur un rythme de samba qui culmine avec Carmen Miranda et Copacabana. Joe Carioca fait le lien entre le touriste et le cadre exotique - toujours la familiarité, le confort à portée de main sans renoncer à l'émerveillement du touriste/spectateur/témoin indirect des couches de dessin et d'animation.