Façades déglinguées

Publié le par vince

Madame X ( - David Lowell Rich 1966)

 

 

 

 

 

Les façades du film et de Lana Turner et de ses tenues se tiennent à peu près jusqu'à la mort de Ricardo Montalban (déjà ridicule). C'est grâce à des scènes suffisamment courtes et rapides utilisant des transitions fréquentes pour ne pas trop remarquer leur ineptie, à quelques restes de tenue chez les acteurs et à une photographie très travaillée de Russell Metty qui n'a pas peur de sous-éclairer, d'obscurcir les visages ou d'utiliser des lumières colorées. Cette partie culmine avec la séparation de la mère et de son fils qui est le seul moment où le film accepte les outrances de son scénario et réussit quelques secondes à faire pleinement ce qu'il c'est à dire sublimer l'héroïne et son sacrifice (la scène de la barque silencieuse sur l'eau qui n'est pas tout à fait indigne de ça: link) en superposant les lieux et les apparences (les trains et les paysages suisses en surimpression, les nouvelles coiffures de Lana Turner) et en acceptant de faire un conte de noël où l'héroïne court et tombe dans la neige en temps réel et ne cherche pas à les dissimuler dans un emballage pesant solennel et anonyme. 

 

Mais les choses se gâtent très vite avec cette déchéance extrême d'un pays à l'autre (le beau danois répétant son entêtement vaut son pesant) puis ce crime et ce procès qui ne marchent que sur l'enlaidissement de l'actrice principale, les répétitions de moins en moins fondées des idées photographiques (les différentes couleurs pour signifier la vie dissolue etc…) et un enregistrement de plus en plus bâclé de sanglots et d'attaques/défenses parfaitement insensées (le fils ne la reconnaissant pas et elle réalisant très tard que c'est lui, la position absurde du mari et de la belle-mère). Toute les façades s'écroulent: les coiffures et le maquillage de Lana Turner, les effets mélodramatiques dégoulinants, les lumières qui deviennent carrément tarabiscotées). 

 

 

 

 

 

 

 

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